Sortir de la dépression
Environ 4% de la population française est touchée chaque année par la dépression. Les spécialistes estiment qu’une femme sur 5 et qu'un homme sur 10 connaitra au cours de sa vie un épisode dépressif. Sur le banc des accusés: notre mode de vie de plus en plus stressant, nos conditions de travail et une recherche de rentabilité de notre temps qui agirait sur notre bien être. Voici les pistes pour sortir de la dépression.
Identifier et accepter sa maladie
Comme toute maladie, la dépression doit être identifiée avant d'entreprendre son traitement. La culture dominante dans laquelle baigne le patient peut être rétive à l'idée même d'une maladie de l'esprit : les maladies, les «vraies», ne concerneraient que le corps et se traduiraient forcément par des symptômes visibles et des souffrances manifestes. De plus, certains sujets répugnent à reconnaître leur maladie et, surtout, à prendre des médications chimiques. Or les antidépresseurs ne visent pas à changer la personnalité, mais à soigner.
Avoir confiance en son médecin
Comme tous les troubles psychologiques, la dépression suppose que l'individu s'en remette à autrui. On ne peut s'en sortir seul : on risque alors, au contraire, de s'enfermer dans un cercle vicieux. Seul le médecin est capable d'évaluer la gravité du trouble en fonction de la description des symptômes opérée par le sujet et par ses proches. Selon que la dépression est légère ou profonde, le médecin pourra orienter son patient vers la thérapie la mieux adaptée.
Essayer la psychothérapie
Il existe de nombreuses formes de psychothérapies : cognitives, comportementales, analytiques... Un consensus médical conseille la psychothérapie dans les seuls cas de dépressions légères. En effet, le patient doit avoir suffisamment d'énergie et d'équilibre pour dénouer avec le thérapeute le noeud cognitif et émotionnel qui explique son état dépressif. Dans les cas plus sérieux, la psychothérapie dite «de soutien» est vivement conseillée : elle accompagne alors un traitement de fond, de nature médicamenteuse ou électroconvulsive.
Libérer la parole
Le dépressif (comme très souvent l'anxieux) vit dans un monde intérieur où passent et repassent les mêmes idées fixes. La fréquente dépréciation de soi l'empêche de se confier à d'autres : le dépressif a peur d'être gênant, ennuyeux, ridicule, infériorisé, etc. La thérapie permet de transformer ses maux en mots, donc de prendre progressivement distance par rapport à eux. Bien des chocs émotionnels, provoquant des dépressions réactionnelles post-traumatiques, gagnent à être ainsi extériorisés et partagés.
Tester les antidépresseurs
Depuis leur découverte dans les années 1950, les médicaments psychotropes ont fait l'objet d'intenses recherches. Il existe aujourd'hui plusieurs familles d'antidépresseurs. Leur principe de base est très simple : ils compensent la production insuffisante ou excessive de certaines substances chimiques par le cerveau. C'est exactement comparable au diabète et à la synthèse inefficace de l'insuline, ou encore à l'anémie et à la métabolisation défaillante du fer.
Prendre des tranquillisants
Selon la nature exacte du trouble, le médecin peut prescrire un autre médicament, appelé tranquillisant ou anxiolytique. Le mode opératoire de ces molécules n'est pas tout à fait le même que celui des antidépresseurs. Il arrive que le tranquillisant suffise à effacer les principaux symptômes d'une dépression, lorsque le trouble possède une forte charge anxieuse. Plus souvent, les tranquillisants sont administrés pour diminuer certains effets secondaires indésirables des antidépresseurs, notamment les insomnies (le surcroît d'énergie mentale peut empêcher momentanément de trouver le sommeil).
Pratiquer des sports
Comme nous l'avons vu, les antidépresseurs compensent l'absence de certaines substances chimiques dans le cerveau. Mais il existe des moyens non médicamenteux d'aboutir à des résultats comparables. Ainsi, la pratique du sport provoque la sécrétion d'endorphines, des neurotransmetteurs qui ont un pouvoir euphorisant. De manière générale, la pratique d'activités physiques améliore la forme physique et l'estime de soi.
Chercher la lumière
Autre remède simple : l'exposition à la lumière. Elle met en marche le cycle de la mélatonine, autre neurotransmetteur important qui rythme la vie de notre cerveau. On a d'ailleurs constaté que certains dépressifs sont «photophobiques» (ils recherchent les ambiances sombres et se sentent mieux la nuit). Une bonne exposition à la lumière, dès le matin, favorise l'éveil de l'esprit.
Surveiller son alimentation
L'alimentation est également un domaine stratégique dans le cadre d'une cure antidépressive. Le système nerveux a besoin de certaines substances pour chasser la fatigue, le manque de concentration, l'anxiété, la nervosité et le stress. Ce sont notamment les glucoses (principale alimentation du cerveau), le fer, le magnésium et toutes les vitamines du groupe B. Tout excès d'alcool est à prohiber, en raison de son effet dépresseur après la phase d'euphorie.
S'aider de son entourage
La parole a un effet positif sur les dépressifs. La famille, les amis, les relations jouent donc un rôle indispensable pour sortir du trou noir. Certaines psychothérapies incluent d'ailleurs la famille, pour renforcer les effets positifs sur le patient, ou des groupes de soutien, pour sortir de la solitude. Les émotions ne doivent pas être enfouies et refoulées, mais exprimées et partagées : tout est bon pour cela, depuis le coup de fil à un(e) ami(e) jusqu'à la discussion avec le conjoint ou les enfants, les bavardages en course ou à la sortie de l'école.
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