Les antisécrétoires gastriques (Afssaps)
L’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) a publié en novembre 2007 des recommandations de bonne pratique concernant les antisécrétoires gastriques chez l’adulte. L’Afssaps relève qu’en 2007, « les données pharmacologiques et cliniques montrent une supériorité antisécrétoire des inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) par rapport aux inhibiteurs des récepteurs H2 à l’histamine (anti-H2) ». L’Afssaps introduit donc les recommandations en précisant les principales caractéristiques des IPP : leur tolérance est bonne mais leur utilisation doit être raisonnée. Une endoscopie est indispensable avant toute prescription, sauf :
- dans le cas d’un reflux gastro-oesophagien typique au moins hebdomadaire chez un patient de moins de 60 ans, sans signe d’alarme ;
- en prévention des lésions induites par les AINS chez des malades de plus de 65 ans ou ayant des facteurs de risque.
Principales caractéristiques des antisecrétoires gastriques
L’Afssaps rappelle le rôle des antisécrétoires : ils « inhibent la sécrétion d’acide chlorhydrique par les cellules pariétales de l’estomac soit en bloquant l’enzyme H+K+ATPase responsable de la sécrétion de l’ion H+ au pôle apical de la cellule (IPP) soit en bloquant les récepteurs membranaires H2 à l’histamine au pôle vasculaire (anti-H2) ».
- Antisécrétoire anti-H2
- effet rapide, bref, d’intensité modérée ;
- inhibition sécrétoire marquée pour la sécrétion acide basale.
- Antisécrétoire IPP
- action puissante, dose dépendante ;
- acidité nocturne difficilement contrôlable ;
- prise conseillée avant le premier repas de la journée par voie orale.
Les deux sont très bien tolérés. L’Afssaps précise que, pour les antisécrétoires, on utilise « les termes de pleine dose (ou dose standard) ou de demi-dose ». Voici les doses correspondantes des anti-H2 et IPP :
Reflux gastro-œsophagien (RGO)
Voici les traitements recommandés par l’Afssaps dans le cas d’un RGO :
- antiacides, alginates, anti-H2 si les symptômes sont typiques et espacés ;
- IPP à demi-dose pendant environ 1 mois si les symptômes sont typiques et rapprochés ;
- IPP à demi-dose en cas d’œsophagite non sévère, à pleine dose si sévère ;
- IPP à dose minimale en cas de rechutes fréquentes ou précoces à l’arrêt du traitement.
L’Affsaps précise qu’il « n’y a pas de preuve de l’efficacité des antisécrétoires dans le soulagement des manifestations extra-digestives isolées telles que les symptômes ORL, la toux chronique, l’asthme, les douleurs thoraciques d’origine non cardiaques. »
Lésions digestives hautes induites par les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS)
Voici les traitements recommandés par l’Afssaps dans le cas d’une lésion induite par les AINS :
- IPP à pleine dose (à demi dose en prévention des lésions endoscopiques) ;
- misoprostol (800 μg/j) en traitement curatif et préventif des ulcères induits par les AINS ;
- pas d’argument suffisant pour recommander l’association systématique d’un antisécrétoire lors de l’utilisation isolée d’aspirine à faible dose ou d’un autre antiagrégant plaquettaire.
Autres troubles
L’Afssaps précise également, dans le recueil de recommandations, les diagnostics et traitements à adopter dans ces autres cas :
- ulcère gastrique et duodenal ;
- dyspepsie ;
- lésions aiguës de stress ;
- hémorragies digestives ;
- infection à Helicobacter Ppylori.
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