Les Anti Vit K
Prise en charge des surdosages, des situations à risque hémorragique et des accidents hémorragiques chez les patients traités par antivitamines K. Les anti vitamines K, anticoagulant utilisé par environ 1% de la population en France, sont également le premier facteur d'accidents provoqués par les médicaments. En effet, 17000 hospitalisations par an sont dues aux complications hémorragiques des AVK. Devant ces constatations, la Haute Autorité de la Santé a sorti, en avril 2008, une série de recommandations pour prévenir les risques liés à l'utilisation de ces médicaments.
Prise en charge en cas de surdosage asymptomatique
En cas de surdosage asymptomatique (INR au delà de la limite thérapeutique), il est recommandé de privilégier, lorsque le contexte le permet, la prise en charge ambulatoire. Il est alors très important que le patient et son entourage soient informés sur le risque hémorragique à court terme. De plus, l'hospitalisation s'impose en cas de risque hémorragique (i.e. âge, antécédent hémorragique). Enfin, l'INR doit être impérativement recontrôlée le lendemain et la cause du surdosage doit être identifiée pour pouvoir réadapter la posologie. Le tableau suivant, réalisé par la HAS, informe sur les mesures à prendre en cas de surdosage.
Hémorragies et traumatismes
Une hémorragie grave ou potentiellement grave nécessite une hospitalisation. Il existe plusieurs critères qui permettent de déterminer la gravité de l'hémorragie :
- abondance du saignement, apprécié notamment sur le retentissement hémodynamique
- localisation pouvant engager un pronostic vital ou fonctionnel
- absence de contrôle par des moyens usuels
- nécessité d'une transfusion ou d'un geste hémostatique en milieu hospitalier.
Le tableau suivant informe sur la prise en charge d'une hémorragie grave (source HAS) :
- CCP = concentré de complexe prothrombinique, aussi appelé PPSB. L'administration accélérée des CCP est possible en cas d'extrême urgence.
Si l'hémorragie n'est pas grave, la prise en charge du patient en ambulatoire par le médecin traitant est recommandée. Il faut également chercher les causes de l'hémorragie et un éventuel surdosage. En cas de surdosage, les mêmes mesures qu'en cas de surdosage asymptomatique sont recommandées. En cas de traumatisme non crânien, il faut avoir la même attitude suivant la nature du traumatisme et la gravité potentielle de l'hémorragie. Par contre, en cas de traumatisme crânien, il faut hospitaliser systématiquement le patient pour le surveiller au moins 24 h. Le scanner cérébral est immédiat en cas de symptômes neurologiques et différé de 4 à 6 h dans les autres cas.
Enfin, il faut reprendre l'AVK dans un délai fonction du risque de récidive hémorragique et de l'indication initiale de l'AVK.
Réalisation d'actes invasifs en médecine de ville
Un petit nombre d'actes, responsables de saignements de faible intensité et aisément contrôlés, peuvent être réalisés en ville sans interrompre les AVK. La HAS propose un tableau récapitulatif de ces actes : Les actes répertoriés ci-dessous (source HAS) nécessitent l'interruption des AVK :
Notons que les héparines en relais des AVK doivent être utilisées à dose curative.
Prise en charge pré et post hospitalière
Suivant le risque thrombotique fonction de l'indication des AVK et le risque hémorragique de la chirurgie ou de l'acte invasif, le traitement par AVK sera poursuivi ou interrompu, dans ce dernier cas avec ou sans relais par une héparine.
Source
Téléchargez l'intégralité des recommandations de l'HAS.