Risque cardiovasculaire - Intérêts des stérols et des stanols

Alors que les "alicaments" anticholestérol se multiplient dans les rayons des supermarchés, les Pr Eric Bruckert, endocrinologue à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière e Jean Ferrières, cardiologue au CHU Rangueil de Toulouse, ont profité d'une table ronde pour faire passer quelques messages. Et redire l'intérêt prouvé des stérols et des stanols sur la prévention de l'hypercholestérolémie, à l'heure où les médiatiques omega-3, pourtant moins documentés, leur volent la vedette. La bonne nouvelle de la baisse de la mortalité liée aux maladies cardiovasculaires (baisse de 52% de 1980 à 2004) et la mauvaise de l'augmentation de l'incidence de ces maladies partagent une même conséquence : la forte hausse du nombre de malades à prendre en charge. Or, une meilleure maîtrise des facteurs de risque devrait permettre de réduire cette incidence et donc le nombre de décès liés à ces maladies.

Un risque lié au temps d'exposition d'un taux élevé de cholestérol tout au long de sa vie


"Selon une étude du New England Journal of Medicine, la baisse de la mortalité est due aux soins aigus(à 47%) mais aussi à la prise en charge des facteurs de risque (à 53%) comme le cholestérol et l'hypertension, explique le Pr Eric Bruckert, endocrinologue à l'hôpital Pitié-Salpêtrière, Paris 13e. On s'aperçoit à présent qu'avoir un facteur de risque tout au long de sa vie, comme le cholestérol, a un impact considérable sur le risque cardiovasculaire."
Le temps d'exposition serait un paramètre essentiel : les patients disposeraient d'une sorte de" capital", selon un raisonnement similaire à celui aujourd'hui tenu pour le tabac ou le soleil.

  • Selon des données publiées dans le Journal of Medecine en 2007, les personnes qui ont un taux de cholestérol de 1 g/L toute leur vie présentent un risque cardiovasculaire diminué de 88%, poursuit le Pr Eric Bruckert.
  • À l'inverse, une étude parue dans The Lancet fin 2007 montre que les adultes de 40-49 ans ayant un taux de LDL cholestérol de 1 mmol/L plus élevé que la moyenne ont un risque relatif deux fois plus élevé de développer une maladie cardiovasculaire."
  • Les études montrent que la consommation de 2 g par jour de stérols ou stanols végétaux est associée à une baisse du cholestérol de l'ordre de 10%", précise le Pr Jean Ferrières, cardiologue au CHU Rangueil de Toulouse.

Dans quels aliments trouve-t-on des stérols et stanoms?

Les stérols et stanols végétaux (ou phytostérols et phytostanols), permettent d'abaisser le taux de cholestérol sanguin. Ils sont présents dans de nombreux fruits, légumes, fruits secs, céréales, légumineuses, huiles végétales, graines oléagineuses, et autres sources végétales.

  • En cas d'hypercholestérolémie familiale, les sujets présentent, dès la naissance, un taux de cholestérol environ deux fois plus élevé que les sujets sains. 75% d'entre eux ont déjà des artères dites « pathologiques » à vingt ans."

Le rôle de l'alimentation

Au-delà des recommandations "habituelles" généralement peu suivies (les graisses doivent représenter 30 à 35% de l'apport calorique), il existe des recommandations diététiques aujourd'hui dans le traitement de l'hypercholestérolémie.

Les recommandations internationales

Les recommandations de la Société internationale d'athérosclérose, celles de l'American Heart Association et les recommandations françaises sont presque identiques, poursuit le Pr Bruckert :

  • Diminuer la consommation de graisses saturées
  • Augmenter la consommation de fruits et légumes
  • Augmenter la consommation d'omega-3, notamment via le poisson
  • Diminuer l'apport en cholestérol alimentaire et utiliser des aliments enrichis en stérols végétaux.

Quel niveau de preuves ?

Reste à savoir quel est le résultat mesuré de ces actions de prévention.

  • Nous savons qu'une diète adaptée permet de réduire le cholestérol d'environ 10% et que nous pouvons espérer une réduction de la morbidité coronaire d'environ 20%, explique le Pr JeanFerrières, cardiologue au CHU Rangueil de Toulouse.

Pour les margarines enrichies en stérols ou stanols végétaux, les études montrent que la consommation de 2 g par jour de stérols ou stanols végétaux est associée à une baisse du taux de cholestérol de l'ordre de 10%. Cet effet s'ajoute à celui d'une bonne alimentation et à celui de traitements médicamenteux.

Combiner toutes les recommandations diététiques

En pratique, on considère que combiner toutes les recommandations diététiques (diminuer la consommation de graisses saturées, consommer des stérols ou stanols végétaux et augmenter la consommation de fibres) peut conduire à une réduction du cholestérol de l'ordre de 15%."

Source Revue Nutrition infos.
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