Produits cosmétiques à base de terpénoides : recommandations
En août 2008, l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) a édité un document contenant des recommandations sur l’utilisation des terpénoides. Il est destiné aux fabricants et responsables de la mise sur le marché des produits cosmétiques à base de terpénoides. A plusieurs reprises, l’Afssaps a demandé le retrait de produits cosmétiques contenant des dérivés terpéniques, ces substances représentant un risque sérieux, notamment pour les nourrissons. En l’absence d’une réglementation, malgré des mentions de prudence émises par l’Afssaps en 1998, il est nécessaire d’établir un point.
Qu’est-ce que les terpénoides ?
Les terpénoides se rattachent au groupe des terpènes. D’après l’Afssaps, un terpène est le « nom générique pour des hydrocarbures de formule générale (…) auxquels se rattache un ensemble de substances dérivées très répandues dans le monde vivant (plantes, animaux terrestres et marins, microorganismes) ». Parmi les terpènes mis en cause dans des effets indésirables :
- le camphre
- l’eucalyptol
- le menthol
Quels sont leurs effets constatés ?
Des effets indésirables graves d’ordre neurologique – convulsions, absences – ont été observées dans le cadre de l’utilisation de produits cosmétiques contenant des terpénoides. L’Afssaps a demandé le retrait :
- en 2004, d’un produit cosmétique (Vicks BabyBalm commercialisé par Procter & Gamble), destiné aux nourrissons de plus de 3 mois contenant 6% d’eucalyptol, dont l’application avait entraîné des convulsions.
- en 2006, d’une lotion physiotonique, sans précaution d’utilisation pour les enfants et nourrissons, contenant une grande quantité de terpénoides « ayant occasionné la survenue d’un effet indésirable neurologique grave ».
- en 2007 et 2008 d’un produit destiné à partir de l’âge de 3 mois, contenant de l’eucalyptol, provoquant de nouveaux effets indésirables neurologiques graves.
Les recommandations
Les produits cosmétiques pour les enfants de moins de 3 ans
L’Afssaps recommande :
- de ne pas introduire de camphre, d’eucalyptol et de menthol, hormis les produits destinés à l’hygiène buccale.
- des teneurs limites, « pour tenir compte d’apports indirects pouvant provenir par exemple des compositions parfumantes »
- de 0,015% pour le camphre
- de 0,1% pour l’eucalyptol
- de 0,45% pour le menthol
Les produits cosmétiques pour les enfants entre 3 et 6 ans
L’Afssaps recommande de limiter la présence du camphre, de l’eucalyptol et du menthol aux concentrations maximales :
- à 0,15% pour le camphre,
- 1,12% pour l’eucalyptol,
- 4,5% pour le menthol,
- 4,5% pour la somme de ces substances.
Déclarer les effets indésirables
Il existe un système, la cosmétovigilance, qui permet de surveiller les effets indésirables survenant lors de l’utilisation de produits cosmétiques. L’Afssaps rappelle que « tout effet indésirable grave susceptible d’être lié à l’utilisation d’un produit cosmétique contenant du camphre, de l’eucalyptol ou du menthol, doit obligatoirement être déclaré par les professionnels de santé dans le cadre de la cosmétovigilance ». Le diagnostic doit être porté par un médecin. La fiche doit notamment renseigner :
- sexe, date de naissance, profession de l’utilisateur, et les 3 premières lettres de son nom
- nom du produit, n° de lot
- utilisation faite
- délai de survenue de l’effet indésirable, sa description (dont localisation) et ses conséquences.
Elle doit ensuite être envoyée dans les plus brefs délais par fax au 01 55 87 42 60 ou envoyée à cette adresse :
Département de l’évaluation des produits cosmétiques, biocides et de tatouage.
143/147 Bd A. France, F.
93 285 Saint Denis cedex. A noter : le produit qui a entraîné l’effet indésirable doit être conservé au moins 3 mois.