Cancer du foie : symptômes, traitement, à quel âge ?

Cancer du foie : symptômes, traitement, à quel âge ?

Le cancer du foie est une cause majeure de décès dans de nombreux pays (surtout en Asie), et le nombre de personnes diagnostiquées devrait augmenter, selon le CIRC. 1,3 million de personnes pourraient en mourir d'ici 2040.

Le cancer du foie est une cause majeure de décès dans de nombreux pays, et le nombre de personnes diagnostiquées avec un cancer du foie devrait augmenter. Telles sont les conclusions d'une étude menée par des médecins du CIRC (Centre international de recherche sur le cancer qui dépend de l'OMS) publiées en octobre 2022. Le nombre de nouveaux cas de cancer du foie par an devrait augmenter de 55% entre 2020 et 2040, avec 1,4 million de malades dans le monde en 2040 et 1,3 million de décès. L'incidence du cancer du foie est plus élevé chez l'homme, en Asie (surtout en Chine) et en Afrique du Nord. En France, le nombre de nouveaux cas estimés de cancers du foie selon l'Inca est de 10 580, dont 77 % chez l'homme. Le cancer du foie représente 13 % des cancers digestifs, et il est le deuxième cancer le plus fréquent chez l'homme et le troisième cancer le plus fréquent chez la femme parmi eux. Avec 8 697 décès estimés en 2018 dont 72 % chez l'homme, le cancer du foie est au quatrième rang des décès par cancer chez l'homme et au septième rang chez la femme.

Définition : qu'est-ce que le cancer du foie ?

Le foie est un organe de l'appareil digestif qui assure notamment un rôle d'épuration de l'organisme. Il faut distinguer les tumeurs primaires du foie qui se développent dans cet organe des tumeurs secondaires à un autre cancer (sein, poumon, rein...) aussi appelées "métastases du foie".  Les deux types de cancer du foie sont :

  • le carcinome hépatocellulaire (hépatocarcinome) qui se développe à partir des hépatocytes, cellules majoritaires du foie (85% des cas de cancer du foie)
  • le cholangiocarcinome intrahépatique (à partir des cellules des voies biliaires)
  • l'angiosarcome
  • l'hépatoblastome (chez l'enfant)

Ce cancer survient plus chez des hommes (80%) que chez des femmes (20%) et plus souvent à la suite d'une maladie du foie (hépatite chronique, cirrhose) que sur un foie sain. Lorsqu'il s'agit de métastases d'autres cancers, ce qui est fréquent car le foie est un organe richement vascularisé, on peut observer un ou plusieurs nodules.

 

A quel âge survient le cancer du foie ?

Les âges médians au diagnostic sont de 69 ans chez l'homme et de 73 ans chez la femme. Les tendances par âge montrent une augmentation de l'incidence qui touche principalement les hommes à partir de 50 ans avec une augmentation annuelle moyenne maximale de +2,7 % à 80 ans.

Quels sont les symptômes du cancer du foie ?

Plusieurs symptômes, souvent peu sévères et survenant aux cours de nombreuses pathologies, peuvent conduire à la découverte d'un cancer du foie. Citons notamment :

  • des douleurs abdominales,
  • une fièvre,
  • une fatigue avec perte d'appétit et de poids
  • l'apparition d'une jaunisse
  • nausée, vomissements
  • abdomen gonflé

Dans un premier temps, les tumeurs du foie restent souvent silencieuses. Cette phase asymptomatique retarde le diagnostic et peut donc entraîner un pronostic moins favorable. Des échographies régulières sont ainsi recommandées chez les personnes ayant une maladie connue du foie (cirrhose) quelque soit la cause (consommation excessive d'alcool, infection chronique par une hépatite virale B ou C).

Le principal facteur de risque de cancer du foie reste l'alcoolisme chronique.

Quelles sont les causes du cancer du foie ?

La cirrhose est la principale cause de cancer du foie. L'alcool est la première des causes de la cirrhose. Une Infection du foie, une hépatite B et hépatite C peuvent se compliquer d'une cirrhose et donc secondairement d'un cancer du foie. Concernant les cancers secondaires, ou métastase, de nombreux cancers primitifs peuvent "métastases" vers le foie, comme le cancer du poumon, du côlon ou encore du sein.

Quels sont les facteurs de risque du cancer du foie ?

  • la consommation chronique d'alcool (risque de cirrhose)
  • le virus des hépatites B et C (risque de cirrhose)
  • la surcharge en fer (hémochromatose),
  • l'obésité,
  • le diabète,
  • le tabagisme chronique,
  • la stéatite hépatique,
  • le sexe masculin
  • l'âge supérieur à 50 ans sont d'autres facteurs de risque.

Comment est diagnostiqué le cancer du foie ?

Chez les personnes atteintes d'une maladie chronique du foie, la pratique d'une échographie hépatique et d'un dosage sanguin régulier de l'alpha-foetoprotéine (AFP), marqueur tumoral du foie sont nécessaires. Le scanner ou l'IRM sont les principaux examens permettant le diagnostic. L'AFP (alpha-foetoprotéine) est un marqueur tumoral du foie, c'est-à-dire une molécule présente dans le sang et dont le dosage permet un dépistage du cancer et un suivi de l'efficacité du traitement. Le taux sanguin de l'AFP peut être augmenté en cas de cancer du foie, mais ce n'est pas systématique. L'AFP est également augmentée dans d'autres maladies comme par exemple au cours des hépatites virales ou des cancers de l'appareil digestif. Un bilan d'extension est réalisé afin de rechercher des métastases. Un scanner cérébral, une radiographie s situations.thoracique et une scintigraphie osseuse peuvent être demandées.

Quelles sont les complications du cancer du foie ?

Les complications dépendent du stade auquel le cancer du foie est découvert. La principale complication du cancer du foie est l'insuffisance hépatique, provoquant elle-même de nombreux symptômes et troubles digestifs, souvent accompagnés d'une altération de l'état général. Le pronostic du cancer du foie est peu favorable et le décès survient malheureusement fréquemment.

Quels sont les traitements du cancer du foie ?

Le pronostic d'un cancer du foie varie selon plusieurs paramètres : cancer primitif ou non, extension de la tumeur, taille de la tumeur, nombre de tumeurs, état général du malade, présence de métastases... Ainsi, le recours à la chirurgie est principalement indiqué lorsqu'une ablation tumorale est envisageable. Pour cela, il faut que la tumeur soit localisée et unique. En cas de cancer métastatique, le choix d'une chimiothérapie adjuvante est généralement indispensable pour préparer une éventuelle intervention chirurgicale en réduisant le nombre et la taille des métastases. La transplantation hépatique représente le traitement du cancer primitif du foie dans certains cas bien spécifiques. Il ne peut être proposé que pour les tumeurs de petites tailles. Les résultats sont très satisfaisants : le taux de récidive à 5 ans est de l'ordre de 15%. Les délais d'attente sont très longs. Lorsqu'il existe des contre-indications à la chirurgie ou à la transplantation hépatique, des traitements alternatifs peuvent être proposés. L'alcoolisation, ou la destruction par radiofréquence, sont des techniques plus récentes permettant une destruction  de la tumeur. La chimiothérapie par embolisation est réalisée en introduisant un médicament dans les artères du foie tout en supprimant l'apport sanguin de la tumeur. Lorsque la greffe de foie est impossible, une intervention chirurgicale peut être envisagée. L'intervention consistant en une ablation partielle du foie. L'intervention va chercher à  préserver un maximum de tissu sain. La surveillance du dosage sanguin de l'alpha foeto protéine, l'AFP, après l'intervention chirurgicale permet de vérifier le risque de récidive.

Le cancer du foie est une pathologie de mauvais pronostic.

Quel est le pronostic du cancer du foie ?

Le cancer du foie est une pathologie de mauvais pronostic. Les âges médians au décès sont de 71 ans chez l'homme et de 78 ans chez la femme. Le foie est un organe vital, très vascularisé, ce qui induit un risque de métastases élevé. De plus, le cancer du foie est généralement asymptomatique, ce qui, en dehors d'un suivi régulier pour une autre pathologie (cirrhose), entraine un risque de diagnostic tardif. Ces éléments expliquent que les chances de survie soient relativement faibles (environ 13% à 5 ans). Cependant, de nombreux facteurs peuvent faire varier ce chiffre (état de santé général, âge, localisation...).

Sources : Inca / Fondation ARC/ CHU de Bordeaux.