Spasmes du sanglot : c'est quoi, causes, comment réagir ?

Votre bébé pleure, s'agite, devient bleu et arrête brusquement de respirer ? Il s'agit probablement de spasmes du sanglot. Aussi spectaculaires soient-ils, ces malaises sont bénins et sans danger. Conseils du Dr Marlène Jouneaux Michelon, pédiatre urgentiste à l'hôpital Ambroise Paré.

Spasmes du sanglot : c'est quoi, causes, comment réagir ?
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Qu'est-ce qu'un spasme du sanglot ? 

Les spasmes du sanglot sont des épisodes de malaise au sens large qui provoquent un arrêt de la respiration et une perte de connaissance sur une courte période. On estime que 5% des enfants en bonne santé connaissent au moins un épisode de ce type au cours de leur vie. 

A quel âge surviennent les spasmes du sanglot chez le nourrisson ?

Ce phénomène survient essentiellement chez le nourrisson entre 6 et 18 mois, mais peut concerner les enfants jusqu'à l'âge de 6 ans. 

Spasmes du sanglot : quels sont les symptômes ?

Les spasmes du sanglot sont déclenchés par un événement émotionnel bouleversant subi par l'enfant : une contrariété, une colère, un traumatisme, une frayeur ou une douleur physique. "Après une crise de pleurs intenses voire une sidération, l'enfant va interrompre sa respiration et dans la plupart des cas, il va faire une cyanose : sa peau va devenir bleue à cause d'une mauvaise oxygénation du sang. Dans certains cas, au contraire, on constate un accès de pâleur. C'est surtout le cas après une chute, un sursaut ou une douleur. Ce phénomène s'accompagne d'une baisse de tonus et exceptionnellement de convulsions. S'ensuit une perte de connaissance assez brève, en moins d'une minute, le bébé va reprendre conscience, la respiration redémarre et la couleur de sa peau redevient normale", indique le Dr Marlène Jouneau Michelon.

Spasme du sanglot : est-ce grave ?

Les parents ont peur en voyant leur enfant devenir tout bleu et s'arrêter de respirer. Ils pensent d'emblée à une cyanose d'origine cardiaque et craignent que les convulsions témoignent d'une pathologie neurologique. "Mais si les spasmes du sanglot peuvent se révéler impressionnants, ils ne présentent aucun caractère de gravité et ne sont jamais associés à une maladie sous-jacente. Dans tous les cas, les spasmes du sanglot n'auront pas de conséquences pour la santé de l'enfant et il n'y a aucun risque de retard de développement", rassure la spécialiste.

Que faire, comment réagir ? 

Notre interlocutrice recommande de rester le plus calme possible, de prendre son enfant dans les bras, d'essayer de le rassurer, en veillant à ne pas augmenter le stress et la pression autour. Si on a l'impression qu'il ne respire pas, on peut le mettre en position latérale de sécurité pour sécuriser les voies aériennes. On peut aussi le stimuler, tapoter son visage pour qu'il revienne à lui et souvent, cela suffit à ce qu'il récupère et reprenne des couleurs normales. 

Spasmes du sanglot : quand consulter ?

Le premier épisode est souvent impressionnant et inquiétant pour les parents. Une consultation chez le pédiatre peut se révéler bénéfique pour poser le diagnostic et les rassurer sur le caractère bénin de cet événement. "Il y a toujours un événement émotionnel déclencheur, les spasmes du sanglot ne peuvent pas se produire dans un ciel serein : soit l'enfant s'est fait peur, soit il a été frustré. Il convient de déterminer avec les parents dans quelles circonstances ce malaise s'est produit. On analyse les différentes phases, la durée de l'événement, l'état de l'enfant et la façon dont il a récupéré. C'est l'occasion de s'assurer que l'enfant présente un examen clinique, cardiaque et neurologique parfaitement normal", développe la pédiatre urgentiste. En cas de doute, le pédiatre pourra demander un électrocardiogramme pour éliminer une cause cardiaque ou prévoir un électroencéphalogramme pour écarter une cause épileptique. Mais si l'enfant rentre dans les critères d'âge, de description du malaise et qu'un facteur déclenchant a été identifié, cela ne nécessite pas forcément d'exploration complémentaire. 

Peut-on prévenir les spasmes du sanglot ? 

Le meilleur moyen de prévenir les spasmes du sanglot, c'est d'éviter les situations à risque. Si l'événement s'est produit après une chute ou un traumatisme et que l'enfant s'est fait vraiment peur, il n'existe pas de moyens de prévention. "En revanche, si l'événement est survenu après une frustration ou une contrariété, il faut aider son enfant à gérer sa frustration et ne pas trop entrer dans son jeu en prêtant trop attention à ces épisodes, il est important de ne pas renoncer aux mesures éducatives", conseille le Dr Marlène Jouneaux Michelon.

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