Sang à l'anus : quelles sont les causes de la rectorragie ?

Sang à l'anus : quelles sont les causes de la rectorragie ?

La rectorragie correspond à l'émission de saignements rouges par l'anus. Son abondance est variable et ses causes multiples. Hémorroïdes, cancer du côlon... Elle suscite fréquemment une vive inquiétude. Voici quand s'inquiéter.

On parle de saignement de l'anus quand on peut observer un écoulement sanguin par l'anus. Il peut être plus ou moins abondant, et plus ou moins chronique. Il y a plusieurs causes possibles à un saignement de l'anus. La cause la plus fréquente, et la moins pathogène, de saignement de l'anus est la présence d'hémorroïdes, qui saignent en éclatant. Un saignement de l'anus peut également indiquer une fissure anale, une maladie du gros intestin, ou un cancer de l'anus ou du côlon. En cas de saignement de l'anus, il est recommandé de consulter un médecin.

Définition

La rectorragie est une hémorragie d'origine digestive, de sang de couleur rouge qui s'évacue par l'anus. Lorsqu'une hémorragie de sang noirâtre est extériorisée par l'anus, il s'agit de sang digéré : on parle de méléna. Les causes sont différentes. Dans le cas d'une rectorragie, le sang est de couleur rouge vif, car il n'est pas digéré. Il est alors important de discerner si le sang est mélangé aux selles ou s'il en est séparé.

Symptômes

La rectorragie se manifeste comme l'extériorisation de sang rouge par l'anus. C'est un symptôme qui est généralement relaté par le patient, moins fréquemment objectivé par le médecin, sauf chez les patients hospitalisés. L'abondance de la rectorragie est un motif de consultation plus ou moins rapide.

Causes

D'une manière générale, lorsque le sang est retrouvé à l'intérieur des selles, l'origine est plutôt en faveur d'une maladie du côlon alors que lorsqu'il est séparé, ou identifié sur le papier toilette, l'origine est plus fréquemment terminale, plus souvent en faveur d'hémorroïdes. Une rectorragie nécessite une consultation rapide du médecin traitant. En France, environ 60.000 personnes souffrent de rectocolite hémorragique, une maladie inflammatoire chronique de l'intestin qui peut survenir à tout âge, mais qui apparaît la plupart du temps chez l'adulte jeune avec un pic d'incidence entre 20 et 29 ans. Le cancer du côlon peut provoquer des rectorragies, de même que la prise de certains médicaments comme les anticoagulants. "Une campagne de dépistage du cancer du côlon est développée en France au cours de laquelle les sujets de plus de 50 ans pratiquent un test à domicile qui permet de savoir si des traces de sang sont présentes dans leurs selles, non visibles à l'œil nu. Ce test a déjà permis de dépister des cancers à des stades précoces et de les guérir" rappelle le Dr Anne-Christine Della-Valle, médecin généraliste.

Quand consulter ?

L'évacuation de sang rouge par l'anus est toujours pathologique mais pas toujours grave. Il est donc nécessaire de consulter devant une rectorragie pour s'assurer de l'origine, dont la plus fréquente est représentée par les hémorroïdes.

Diagnostic et prise en charge

Le diagnostic de la rectorragie est posé simplement par l'interrogatoire du patient, qui exprime la découverte de sang rouge émis par l'anus. Un examen de la marge anale recherche la présence d'hémorroïdes externes, ou internes extériorisées. En cas d'absence de cause retrouvée, un toucher rectal retrouve parfois du sang sur le doigtier. Des examens complémentaires sont parfois pratiqués pour confirmer l'origine du saignement comme une anuscopie à la recherche d'hémorroïdes internes ou de lésions basses du rectum. Une rectoscopie permettra de visualiser l'état des parois du rectum. Elle est habituellement couplée à une coloscopie pour identifier une lésion du côlon (polypes, diverticules, tumeur, recto-colite…).

Traitement

Le traitement de la rectorragie dépend d'abord de son abondance.

  • Si la rectorragie est importante, l'hospitalisation est alors indispensable à cause des risques de déglobulisation et de choc hémorragique.
  • Si le saignement est dû à un médicament comme l'aspirine ou un anticoagulant, la prise sera arrêtée immédiatement. Le traitement de la cause, après son identification, permet souvent d'interrompre le saignement.
  • Une intervention chirurgicale est envisagée dans certaines pathologies comme les tumeurs cancéreuses, les maladies inflammatoires chroniques des intestins (maladie de Crohn et rectocolite hémorragique), ou certaines colites ischémiques, secondaires à l'interruption de la vascularisation de la paroi intestinale.