Endartériectomie carotidienne : indications, risques

Endartériectomie carotidienne : indications, risques

L'endartériectomie vise à déboucher les carotides, c'est-à-dire les deux artères situées sur le côté du cou. Quelles sont ses indications ? Les risques ? La technique ? Explications avec le Dr Walid Amara, cardiologue au Groupe Hospitalier de Territoire Grand Paris Nord Est et président Île de France du Collège National des Cardiologues des Hôpitaux.

Définition : qu'est-ce que l'endartériectomie carotidienne ?

L'endartériectomie carotidienne est une intervention chirurgicale qui consiste à enlever une plaque d'athérome qui s'est formée au niveau de l'artère carotide. La plaque d'athérome résulte d'une accumulation de graisses et peut entraîner de graves complications, notamment une sténose (rétrécissement de l'artère) et un accident vasculaire cérébral. L'échographie et l'angioscanner sont les examens qui permettent d'apprécier l'ampleur des lésions avant d'envisager l'intervention. 

Quelles sont les indications ?

L'endartériectomie est indiquée dans deux circonstances :

Après un AVC : au cours du suivi d'un patient ayant subi un AVC, il est probable que l'on constate que la carotide ayant été bouchée ait fortement rétréci. "Le médecin s'en rend compte en effectuant un écho doppler. Il peut alors décider de pratiquer une endartériectomie afin d'élargir la carotide", explique le Dr Walid Amara. 

La prévention de l'AVC : lorsqu'une personne présente tous les facteurs de risque associés à l'AVC (tabac, hypertension, consommation excessive d'alcool, diabète). "Dans le cadre de ces facteurs de risques, le médecin peut demander un écho doppler, notamment s'il a entendu un souffle chez son patient en l'examinant au niveau du cou. Si l'examen montre un rétrécissement serré, l'opération va être indiquée pour empêcher l'AVC", précise le cardiologue. 

Quelle est la technique ? 

L'endartériectomie est réalisée sous anesthésie générale. Elle dure en moyenne trois heures. L'intervention consiste à inciser le côté du cou puis à retirer la plaque d'athérome. Le chirurgien referme les incisions à l'aide de points de suture. Le patient reste hospitalisé pendant quelques jours. 

Quels sont les risques et les complications ?

Globalement, les complications liées à cette chirurgie sont rares. Le risque d'accident ischémique transitoire (AIT) ou d'accident vasculaire cérébral (AVC) est la principale complication de cette intervention. Un hématome peut également apparaître au niveau de la plaie et celle-ci peut s'infecter. "L'endartériectomie est une intervention délicate dans le sens où on manipule l'artère qui est reliée au cerveau et qu'il y a plein de nerfs qui innervent la gorge qui passent à côté. Mais les chirurgiens vasculaires qui pratiquent cette opération font très bien leur travail", rassure le Dr Walid Amara. 

Quelles sont les contre-indications ?

L'endartériectomie est contre-indiquée dans les cas suivants : 

  • Chez les patients ayant une espérance de vie limitée
  • Chez les patients atteints de démence. 
  • Quand l'anesthésie générale serait trop lourde à supporter. 

Quelle est la surveillance après l'opération ?

Après l'opération, un drain peut être installé au niveau du cou afin d'évacuer le sang susceptible de s'y accumuler. Des antalgiques sont administrés pour soulager la douleur et un suivi infirmier rapproché est instauré durant les heures qui suivent l'opération. Au retour à la maison, il faut éviter de mouiller ou de frotter la paie et éviter les bains afin de prévenir tout risque d'infection. Les points de suture disparaissent spontanément au bout de 7 à 10 jours. En cas de symptômes tels que troubles de la vision, maux de tête, difficultés à bouger une partie du corps, une perte de la sensibilité ou encore une enflure au niveau de la plaie, contactez votre médecin en urgence. 

Merci au Dr Walid Amara, cardiologue au Groupe Hospitalier de Territoire Grand Paris Nord Est et président Île de France du Collège National des Cardiologues des Hôpitaux.