Pantoprazole : indications, effets, est-il dangereux ?

Pantoprazole : indications, effets, est-il dangereux ?

Le pantoprazole est un médicament qui réduit la sécrétion d'acide dans l'estomac. Il est indiqué en cas d'ulcère ou de RGO par exemple. Quels effets secondaires ? Est-il dangereux ? Disponible avec ou sans ordonnance ?

Le pantoprazole est un principe actif contenu dans plusieurs médicaments comme Inipomp® ou Eupantol® utilisés pour réduire la quantité d'acide gastrique sécrétée par l'estomac. Pourquoi prendre du pantoprazole ? Comment ? Quels sont ses effets secondaires ?

Quel est le mode d'action du pantoprazole ?

Le pantoprazole est une substance active qui diminue la sécrétion des acides gastriques et permet ainsi de combattre les troubles liés à l'acidité de l'estomac. "C'est un inhibiteur de la pompe à protons (IPP), la pompe à protons étant une molécule qui sécrète l'acidité au niveau gastrique", explique le Professeur Sabine Roman, gastro-entérologue à l'hôpital Edouard Herriot de Lyon.  

Dans quels médicaments trouve-t-on le pantoprazole ?

Le pantoprazole est le nom de la molécule. Le médicament générique s'appelle d'ailleurs le pantoprazole. Sinon, les principaux médicaments (Princeps) qui utilisent cette molécule sont :

  • Inipomp®
  • Eupantol®
Ulcère gastrique
Schéma d'un ulcère gastrique © vampy1 - 123RF

Quelles sont ses indications ?

Le pantoprazole est indiqué pour

  • le reflux gastro-œsophagien (RGO)
  • l'ulcère gastroduodénal (en traitement et en prévention)
  • l'éradication des Helicobacter pylori, une bactérie responsable de la survenue d'ulcères gastrique et duodénales. "Pour la petite histoire, sa découverte par les deux chercheurs australiens Robin Warren et Barry Marshall leur a valu le prix Nobel de médecine en 2005", raconte notre interlocutrice. 

Le pantaprazole est indiqué soit en traitement d'une de ces maladies, "soit en prévention pour l'ulcèrepour les patients qui prendraient déjà un traitement à base d'aspirine ou d'anti-inflammatoires à condition qu'ils aient un autre facteur de risque (antécédents d'ulcères ou âge supérieur à 65 ans)", détaille la spécialiste.

Quand le prendre ?

"Normalement, pour une action optimale, il vaut mieux le prendre plutôt le matin à jeun avant le repas. Cela permet une meilleure absorption donc possiblement une meilleure efficacité", précise le Pr Roman. 

Quels effets secondaires ?

Le pantoprazole est un médicament très bien toléré qui compte peu d'effets secondaires. "Il peut y avoir parfois des maux de tête ou de la diarrhée mais c'est peu fréquent. Plus rares sont les effets secondaires comme certaines infections digestives ou la malabsorption de calcium et de fer, liées à l'inhibition de la sécrétion acide. De rares cas de réactions allergiques cutanées ont été observés de même que des insuffisances rénales".

Est-ce un médicament dangereux ?

Non, "ce médicament a très mauvaise réputation alors qu'il n'y a aucun surrisque prouvé", prévient le Pr Roman. Le pantaprazole ne donne donc ni le cancer ni la maladie d'Alzheimer ni de troubles cardiaques. "Rien n'a été démontré dans ce sens", rassure la spécialiste.

Peut-il favoriser le développement de cancer ?

"Non, ce sont des médicaments qui existent depuis très longtemps donc on a beaucoup de recul", aucun surrisque de cancer n'est à signaler.

Quelles précautions d'emploi ?

Il n'y a pas de souci d'interaction particulier. Si le patient prend du pantoprazole depuis plus d'un an, s'il souffre déjà d'une ostéoporose, il faut éventuellement proposer une supplémentation en calcium pour réduire d'éventuels risques de fracture de la hanche.

Quelles contre-indications ?

Aucune contre-indication forte n'est à signaler celle d'une allergie connue aux médicaments. Encore une fois, il faut faire attention et demander un avis médical si vous prenez du pantoprazole alors que vous avez un traitement à base d'aspirine ou d'anti-inflammatoires.

Peut-on l'acheter sans ordonnance ?

Deux médicaments contenant du Pantoprazole sont disponibles en vente libre :

  • Ipraalox®
  • Inipepsia®

Merci au Pr Sabine Roman, gastro-entérologue à l'hôpital Edouard Herriot de Lyon, secrétaire générale adjointe de la Société Nationale Français de Gastro-Entérologie (SNFGE)