Sédatif : puissant, efficacité, effets secondaires

Les sédatifs sont des médicaments destinés à soulager l'anxiété et favoriser le sommeil. À forte dose, ils peuvent provoquer de nombreux effets secondaires, dont une dépression respiratoire. Quels sont les sédatifs les plus puissants ? Quelles sont leurs contre-indications ? Le point avec le Dr Julien Azuar, addictologue à l'Hôpital Fernand Widal à Paris.

Sédatif : puissant, efficacité, effets secondaires
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Définition : qu'est-ce qu'un sédatif ?

Un sédatif est un médicament qui calme l'anxiété et la tension nerveuse, apaise les douleurs et aide à dormir en cas d'insomnie. Le sujet ressent un apaisement. Sa respiration, ses réflexes ralentissent. L'anxiété et la nervosité sont diminuées. Il existe de nombreux sédatifs, les plus courants étant les tranquillisants, les antidépresseurs, les anxiolytiques, et les somnifères. Certains peuvent créer une dépendance physique et/ou psychologique. À forte dose, ils peuvent provoquer un coma et la mort.

Quels sont les effets d'un sédatif ?

Un sédatif est un psychotrope qui agit sur le système nerveux central, induisant une diminution de l'angoisse et de l'anxiété, un apaisement de la tension nerveuse et une somnolence. "L'ensemble des sédatifs provoque une dépression du système nerveux, tout le système neurologique s'endort, ce qui peut conduire, dans les cas extrêmes, à une dépression du système respiratoire notamment chez les patients qui souffrent d'insuffisance respiratoire", explique le Dr Julien Azuar. 

Exemples : quels sont les sédatifs ?

Le terme sédatif recouvre plusieurs classes médicamenteuses :

Les benzodiazépines anxiolytiques : Clotiazépam (Vératran ®) ; Oxazépam (Séresta ®) ; Alprazolam (Xanax ®, Alprazolam ®) ; Lorazépam (Témesta ®, Lorazépam ®, Equitam ®) ; Bromazépam (Lexomil®, Anyrex ®) ; Diazépam (Valium ®) ; Clorazépate (Tranxène ®) ; Clobazam (Urbanyl ®) ; Prazépam (Lysanxia ®) ; Nordazépam (Nordaz ®) ; Loflazépate (Victan ®) ; Acepromazine + clorazepate + acepromazine (Noctran®).

Les benzodiazépines hypnotiques : Nitrazépam (Mogadon ®) ; Lormétazépam (Noctamide ®) ; Flunitrazépam (Rohypnol ®, Narcozep ®) ; Témazépam (Normison ®) ; Loprazolam (Havlane ®) ; Estazolam (Nuctalon ®) ; Zolpidem (Stilnox ®) ; Zopiclone (Imovane ®).

Les opiacés : Tramadol (Takadol®, Ixprim®, Topalgic®, Contramal®, Zumalgic® ) ; Codéine (Antarène®, Codoliprane®, Dafalgan Codéine®, Prontalgine®, Lindilane®, Tussipax®) : poudre d'opium (Colchimax®, Izalgi®, Lamaline®).

► Les barbituriques : phénobarbital, amobarbital, butobarbital, thiopenthal ;

► Les antihistaminiques hypnotiques : Donormyl®, Atarax®, Théralène®.

Quels sont les sédatifs les plus puissants ?

"Les sédatifs les plus puissants sont ceux qui sont administrés lors des anesthésies générales pour endormir les patients. Il s'agit de benzodiazépines et d'opiacés injectés à forte dose et de manière contrôlée. Les benzodiazépines pris dans un autre contexte sont, eux aussi, très puissants voire trop, s'ils sont consommés à forte dose. Ils peuvent entraîner des intoxications aigues graves et une dépendance, d'où l'importance de ne pas les prendre sur une trop longue durée", indique l'addictologue.

Les sédatifs sont-ils disponibles sans ordonnance ?

Les sédatifs disponibles sans ordonnance présentent moins de risque de dépression du système nerveux et de dépendance

Il existe des sédatifs naturels comme l'homéopathie (Sédatif PC), le chanvre, la valériane, la passiflore, ou encore l'aubépine, qui sont disponibles sans ordonnance. "La mélatonine, l'hormone du sommeil, est disponible avec ou sans ordonnance, elle est déjà moins addictogène et moins dangereuse au long cours", commente le spécialiste. Mais aussi des médicaments qui ne nécessitent pas de prescription médicale (certains antihistaminiques, certains médicaments à base de codéine). D'autres médicaments ne sont délivrés que sur ordonnance. C'est le cas des benzodiazépines, des barbituriques et des opiacés. "Les sédatifs disponibles sans ordonnance présentent moins de risque de dépression du système nerveux et de dépendance", insiste-t-il.

Quelle est l'efficacité des sédatifs ?

"L'efficacité des sédatifs dépend de la classe médicamenteuse. Les sédatifs qui sont puissants sont efficaces uniquement sur une courte période puisque le sujet devient tolérant au produit, il est donc nécessaire d'augmenter les doses pour obtenir des effets, or cela provoque l'apparition d'une dépendance", informe le Dr Julien Azuar.

Quels sont les effets secondaires des sédatifs ?

Les sédatifs entraînent de nombreux effets secondaires comme :

Le risque de surdosage, de dépression du système nerveux et du système respiratoire peut conduire au décès.

  • des troubles de l'élocution,
  • une confusion,
  • des étourdissements,
  • une perte d'équilibre,
  • de la stupeur,
  • une respiration lente
  • voire des complications cardiologiques.

"Du fait de la dépendance qu'ils induisent, les sédatifs entraînent une dérégulation du sommeil. Le risque de surdosage, de dépression du système nerveux et du système respiratoire peut conduire au décès. Comme tous les médicaments, les sédatifs présentent des bénéfices et des risques qui doivent être discutés avec le médecin, ou avec le pharmacien pour ceux disponibles sans ordonnance. Les sédatifs doivent être utilisés maximum 15 jours dans des périodes de difficultés d'endormissement mais pas sur de longues périodes parce que cela peut dérégler complètement le sommeil", précise notre interlocuteur.

Quelles sont les contre-indications des sédatifs ?

Les contre-indications varient selon le type de médicaments. Par exemple :

  • Les benzodiazépines sont contre-indiqués chez les sujets atteints d'insuffisance hépatique, d'apnée du sommeil ou d'allergie à la molécule.
  • Les opiacés sont contre-indiqués en cas d'insuffisance hépatique, d'insuffisance rénale ou respiratoire, d'épilepsie non contrôlée ou encore d'hypertension intracrânienne.

"Avant d'avoir recours à une substance sédative, il y a de nombreuses règles hygiéno-diététiques que l'on peut observer pour améliorer son sommeil", rappelle l'addictologue.

Merci au Dr Julien Azuar, addictologue à l'Hôpital Fernand Widal à Paris