Maladie de Forestier : causes, évolution, traitement

La maladie de Forestier est une maladie rare, décrite en 1950 par le rhumatologue Jacques Forestier, qui se caractérise par l'ossification des ligaments de la colonne vertébrale et des membres. Le point avec le Dr Didier Feltesse, spécialiste en médecine physique, diplômé en immuno-rhumatologie et traumatologie du sport.

Maladie de Forestier : causes, évolution, traitement
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Définition : c'est quoi la maladie de Forestier ?

La maladie de Forestier est caractérisée par une ossification des ligaments de la colonne vertébrale, et parfois même les ligaments et les tendons des membres. Elle touche essentiellement les hommes après 60 ans et surtout les personnes ayant de l'embonpoint. Le diabète serait peut-être un facteur favorisant comme les facteurs cardiovasculaires.

Quelles sont les causes de la maladie de Forestier ?

Il n'existe aucune cause précise mise à part l'âge (après 60 ans). Certains chercheurs évoquent un excès en vitamine A. Son dosage pourra être prescrit pour envisager un éventuel régime d'éviction des aliments en contenant (beurre, fruits, carotte, tomate…). "La vitamine A aussi appelée le rétinol est essentiel pour la peau, l'œil et les défenses immunitaires. Seul un excès vérifié sera à prendre en compte", ajoute le Dr Didier Feltesse.

Quels sont les symptômes de la maladie de Forestier ?

Le plus souvent, on observe dans cette maladie des douleurs et des raideurs du dos, du thorax. Il ne faut surtout pas la confondre avec la spondylarthrite ankylosante ou l'arthrose.

"La région la plus touchée est la région cervico-dorsale"

Comment est posé le diagnostic de la maladie de Forestier ? 

Le diagnostic est posé sur la base de radiographies du dos : des régions cervicales, dorsales et lombaires. "La région la plus touchée est la région cervico-dorsale", précise le Dr Feltesse. On constate en générale la présence de ponts osseux sur au moins 4 vertèbres généralement à l'avant de la colonne vertébrale. On peut aussi observer la calcification sur d'autres articulations au niveau du genou, du coude et du talon. "Il n'existe pas d'examens biologiques spécifiques car il n'y a pas d'inflammation", souligne-t-il.

Complications : comment évolue la maladie de Forestier ?

L'atteinte la plus sévère est celle de la colonne cervicale avec rétrécissement du canal rachidien par les ponts osseux. Elle peut entraîner la paralysie. Dans ce contexte, le scanner et la scintigraphie seront nécessaires pour évaluer ces complications et leurs évolutions. Il peut y avoir aussi une compression de l'œsophage, du larynx, de la trachée avec des difficultés à avaler, respirer ou même parler. Les ponts osseux peuvent aussi entraîner des fissures ou des fractures des vertèbres.

Quel traitement pour soulager la maladie de Forestier ? 

Pour soulager la maladie de Forestier, on préconise les antalgiques et les anti-inflammatoires dans le cadre de poussées douloureuses. "Il n'y a pas de vraie inflammation comme dans la spondylarthrite ankylosante qui se caractérise aussi par une raideur de la colonne vertébrale et parfois une calcification des ligaments chez les patients jeunes". Les infiltrations locales peuvent aussi être efficaces. La kinésithérapie, l'ostéopathie et la physiothérapie peuvent apporter un réel soulagement et ainsi assouplir et détendre le dos, le thorax et les membres. La pratique du tai-chi chuan peut aussi être proposée, cet art martial étant basée sur la souplesse et la force interne. En dernier recours, la chirurgie peut être envisagée en cas de risque de compression de la moelle épinière ou pour enlever des épines osseuses irritatives. "L'épine calcanéenne de l'os du talon peut parfois être un des signes de la maladie de Forestier". Pour ce qui est des traitements naturels, les plantes en compléments alimentaires comme l'harpagophytum, le curcuma, le cassis, la silice organique, les oligoéléments, le cuivre ou le sélénium sont intéressantes. Si un excès en vitamine A est décelé, il faudra revoir le régime alimentaire. Les cures thermales peuvent être également bénéfiques pour améliorer la qualité de vie des patients.

Merci au Dr Didier Feltesse, spécialiste en médecine physique, diplômé en immuno-rhumatologie et traumatologie du sport, à Paris.