Polysomnographie : indications, résultats, déroulé

La polysomnographie est un examen qui a pour objectif de déterminer la présence de troubles du sommeil. L'examen est indolore et le plus souvent pratiqué à l'hôpital.

Polysomnographie : indications, résultats, déroulé
© slayer87 - 123RF

Définition : qu'est-ce qu'une polysomnographie ? 

La polysomnographie est un enregistrement neurophysiologique du sommeil au cours de la nuit. "Il s'agit d'un examen complet qui a pour objectif de détecter et quantifier les troubles du sommeil", présente d'emblée le docteur Robin Jouan, médecin du sommeil. A l'aide de capteurs, on enregistre les signaux de la respiration, de la fréquence cardiaque, la respiration buccale et la saturation de l'oxygène". Le patient est filmé lors de son sommeil et un micro est utilisé pour capter les ronflements.

Quelle est la différence avec une polygraphie ?

A la différence d'une polygraphie ventilatoire souvent réalisée en première intention, la polysomnographie va étudier en plus :

  • L'activité cérébrale
  • Les mouvements oculaires
  • L'activité musculaire des jambes et du menton

Indications : pourquoi faire une polysomnographie ? 

L'examen est recommandé en cas de troubles du sommeil sévères. Selon les recommandations de la Haute Autorité de Santé (HAS), la polysomnographie est indiquée pour l'exploration de l'apnée du sommeil, les syndromes d'hypoventilation ou un syndrome de haute résistance des voies aériennes supérieurs. "L'examen est également préconisé en cas de suspicion d'hypersomnie, de narcolepsie, d'épilepsie nocturne ou si l'on recherche des mouvements périodiques de jambes associés au syndrome des jambes sans repos. Mais tous les troubles du sommeil ne donnent pas lieu à une polysomnographie" rapporte notre interlocuteur.

Comment se déroule une polysomnographie à l'hôpital ? 

La polysomnographie se déroule le plus souvent à l'hôpital, en clinique ou dans un laboratoire du sommeil. Le patient arrive à l'hôpital la veille, l'examen se déroule la nuit. "Des électrodes sont placées sur son cuir chevelu, sa poitrine, son visage ainsi que les bras et les jambes", rapporte le docteur Robin Jouan. Le patient n'a pas besoin d'être à jeun et s'endort lorsqu'il le souhaite. "S'il suit un traitement, le patient pourra le prendre, en revanche aucun sédatif n'est donné pour aider à l'endormissement", explique le docteur. L'examen dure environ 8 à 12h, certains patients peuvent rester plusieurs jours hospitalisés, notamment dans le cas d'hypersomnie. Une machine enregistre les données des appareils puis le médecin interprète les résultats. 

Peut-on faire une polysomnographie à domicile ? 

Il est possible de réaliser une polysomnographie à domicile. La mise en place du dispositif relève est un acte médical, "c'est un technicien du sommeil qui place les capteurs sur le patient et se charge du contrôle et des paramètres de la machine". Au réveil, le patient retire seul l'ensemble du dispositif. Le médecin Jouan préconise tout de même une hospitalisation pour s'assurer du bon déroulé de l'examen, "si un capteur se décolle, le test est faussé et il faudra recommencer".

Comment interpréter les résultats d'une polysomnographie ? 

En général, une seule polysomnographie suffit à évaluer le sommeil. Grâce aux informations recueillies, le médecin détermine plusieurs indices comme l'index du nombre d'apnée et hypopnée par heure de sommeil, dans le cadre d'une recherche d'apnée du sommeil.

  • Un index égal ou inférieur à 5 est considéré comme la norme.
  • Entre 5 et 15, on diagnostique un syndrome d'apnée du sommeil légère
  • Entre 15 et 30, un syndrome d'apnée du sommeil modérée 
  • Supérieur à 30, il s'agit d'une syndrome apnée du sommeil sévère

En fonction du nombre d'apnées, le patient se voit proposer un appareillage avec machine ou une orthèse d'avancement mandibulaire qui permet de libérer l'arrière-gorge et de ne pas bloquer le flux d'air. 

Quel est le prix d'une polysomnographie et quel remboursement possible ?

Sur prescription médicale, la polysomnographie est en partie remboursée par la Sécurité sociale. Certaines mutuelles peuvent compléter la prise en charge. 

Merci au docteur Robin Jouan, psychiatre et médecin du sommeil à Nice