Que faire en cas de convulsions ?

Que faire en cas de convulsions ?

Une convulsion est une contraction violente et involontaire de plusieurs muscles voire de tout le corps. Ce symptôme peut survenir par crise chez l'adulte ou l'enfant. Quelles sont les causes ? Que faire ?

Les convulsions ressemblent à des spasmes. Ce sont des contractions ou des raidissements violents et involontaires de plusieurs muscles, voire parfois de tout le corps. Une convulsion dure en général 1 à 2 minutes, mais peut durer que quelques secondes.  Quels sont les signes d'une convulsion ? Quelle est la cause d'une convulsion ? Est-ce grave de convulser ? Comment réagir ?

C'est quoi les convulsions ?

Les convulsions sont des contractions involontaires et violentes (s'apparentes à des spasmes) des muscles du corps, associé à une perte de conscience : on parle alors de crise d'épilepsie généralisée.

Quelle est la différence entre une crise de convulsion et une crise d'épilepsie ?

"On parle de crise d'épilepsie lorsqu'un groupe de neurones (sorte de cellules du cerveau) se mettent à dysfonctionner de manière synchrone. Ce groupe de neurone peut être plus ou étendu", explique le Dr Muriel Laffon, neurologue épileptologue à Nice 5% de la population présentera au moins une crise d'épilepsie dans sa vie. Ce n'est pas parce que l'on fait une crise d'épilepsie qu'on est épileptique. L'épilepsie est une maladie caractérisée par la répétition de crises d'épilepsie de manière spontanée. 500 à 600 000 patients sont épileptiques en France. 

Quelles sont les causes d'une convulsion ?

L'origine des convulsions est variée :

► La convulsion peut être à l'origine d'une agression du cerveau. Par exemple :

  • La fièvre peut être à l'origine de convulsions hyperthermiques du nourrisson
  • Des phénomènes d'hyper et hypoglycémie comme chez le diabétique
  • Une déshydratation
  • Un déséquilibre ionique (sel, magnésium, calcium ...)
  • Une maladie du cerveau infectieuse (méningite, encéphalite)
  • Une maladie vasculaire (accident vasculaire cérébral par occlusion d'artère ou par hémorragie intracérébrale

► Une consommation excessive d'alcool ou un arrêt de celui-ci chez une personne consommatrice chronique

► La prise de certains traitements ou de certaines drogues

► Une carence de sommeil

► Un fort stress

Quels sont les symptômes d'une crise tonico-clonique ?

Elle fait partie des épilepsies généralisée du cerveau. La décharge des neurones est d'emblée propagée aux deux hémisphères cérébraux. Le patient présente une perte de connaissance suivie par des manifestations motrices bilatérales et symétriques. Il existe une phase tonique (contracture musculaire intense), puis clonique (secousses rythmiques symétriques), à la fin de la crise le patient présente un stertor respiration bruyante. Lors de la crise, le patient peut se mordre la langue sur le côté ou perdre ses urines. Le patient reprend conscience plusieurs minutes plus tard, il est souvent confus (perdu) au début et petit à petit la conscience revient. Il ne gardera aucun souvenir de l'épisode.

D'après le Dr Laffon "dans certains cas, il peut exister une photosensibilité. Le patient est alors gêné en boite de nuit (stroboscopes), en voiture si les platanes défilent au bord de la route, ou devant certains jeux vidéo/dessins animés. Ces stimulations visuelles peuvent être à l'origine de la survenue d'une crise chez un patient épileptique connu." La photosensibilité reste rare et elle est dépistée chez le neurologue.

Quels sont les signes d'une absence épileptique ?

Les absences font parties également des épilepsies généralisées. Le patient présente une suspension de conscience très fugace (comme un blanc). Selon la neurologue Muriel Laffon "L'épilepsie absence est une maladie qui peut toucher l'enfant dès 5 ou 6 ans. Habituellement il existe une centaine de crises par jour (des blancs d'une dizaine de secondes maximum). On prend souvent l'enfant pour quelqu'un d'inattentif." Ce type d'épilepsie peut aussi survenir chez l'adolescent chez qui les crises sont alors moins fréquentes. Chez les adolescents, ces crises absences peuvent s'associer à des crises généralisées.

Quels sont les signes d'une crise focale ? 

Les crises focales débutent dans une partie du cerveau.  "Les premiers symptômes sont en lien avec la zone cérébrale qui dysfonctionne. Par exemple, si la crise débute dans le lobe de la vision, le patient ressentira des symptômes visuels anormaux (vision de flash lumineux, déformation de l'image). Dans ce cas, il n'y a pas toujours de symptômes externes visibles", explique la neurologue Muriel Laffon "Toutes manifestations stéréotypées, brèves (de quelques secondes à quelques minutes) ressenties par un patient peuvent correspondre à des crises focales non diagnostiquées."

Que faire en cas de convulsion ou de crise ?

► Aller chez le médecin ou aux urgences. En cas de première crise de convulsions, il faut toujours se rendre aux urgences ou consulter un médecin très rapidement. En cas de crise chez un épileptique connu, il faut contacter le neurologue sans urgence.

► Protéger le patient. "L'attitude à adopter en cas de survenue d'une crise tonico-clonique généralisée est la même quel que soit l'âge." explique la neurologue d'une part, il faut protéger le patient (le retenir en cas de chute, éloigner tout objet pouvant le blesser). Il faut chronométrer, une crise doit céder spontanément au bout de 3 à 4 min maximum. Si elle dure plus de 5 minutes il faut impérativement appeler le 15. La crise est souvent impressionnante pour les proches et le temps semble décupler". Dans certains cas, chez des patients connus pour faire souvent des crises longues, on peut parfois administrer directement un traitement à domicile par les proches, le protocole variant selon les cas.

► Il est également important de dégager les voies aériennes en desserrant un col de chemise par exemple. En revanche, il est inutile d'essayer de contensionner ou de maîtriser le patient au risque de le blesser. La spécialiste précise aussi que contrairement aux idées reçues "Il est important de ne pas tenter de mettre quelque chose dans la bouche. L'idée qu'il existe un risque d'avaler sa langue est fausse"

► Le patient peut être mis en position latérale de sécurité (PLS), uniquement lorsque la phase tonico-clonique est terminée, à savoir quand les secousses ont stoppé.

© Luciano Cosmo - 123RF

Merci au Dr Muriel Laffon, neurologue épileptologue à Nice.

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